Toute ma vie j’ai été à la recherche de ce sentiment ultime que tout le monde souhaite atteindre un jour : le bonheur. C’est bien pour cela qu’on est sur terre non, pour l’atteindre, le partager, le communiquer. J’ai cru le ressentir dans mes relations amoureuses mais il n’était que partiel et temporaire et dépendait de l’autre. Je me fourvoyais… un peu.
Lorsque l’on est vraiment heureuse, qu’on peut utiliser le mot bonheur sans le moindre doute, sans chercher longtemps quelle est la fois où on l’a ressenti, c’est qu’on l’a vraiment atteint.
Le moment où j’ai été le plus heureuse était durant mon voyage au Canada. J’étais heureuse de passer du temps avec moi même, satisfaite de ma seule présence, et Dieu seul sait le nombre de fois où j’ai dit à haute voix que je n’en pouvais plus de vivre avec moi même. Là-bas j’étais aussi heureuse de passer du temps avec les autres, je pouvais même être heureuse de m’ennuyer. Avant cela je pensais avoir vécu le bonheur pendant une période de ma vie où l’amour que je ressentais pour une personne qui a vraiment comptée pour moi aurait pu me faire soulever des montagnes. J’étais amoureuse, heureuse, aux anges, et tous les qualificatifs positifs et délirants mais tout cela ce n’était pas le bonheur dans le vrai sens du terme car il dépendait d’une personne autre que moi. Quand nous nous sommes séparés j’étais au plus bas. Mais « le bonheur vient de l’intérieur. C’est un état que l’on crée soi-même par choix. C’est une décision. Un acte de volonté. » disait Robin S. Sharma, auteur d’Atteindre les sommets », donc je n’y étais pas encore.
Pour en revenir au bonheur dans lequel je nageais au Canada, je ne m’étais jamais sentie aussi bien. Je me sentais libre et j’avais le sentiment d’être là où je devais être. A trop m’analyser je pense parfois (et ça a peut-être été le cas) que le but de ce voyage était de fuir ce que je ressentais pour cet ex amoureux. Je suis née amoureuse invétérée, je mourrai amoureuse invétérée. Mais peu importe les raisons qui m’avaient amenées jusqu’à cette destination elles étaient bonnes vu ce que j’ai vécu par la suite.
Dans cette ville que je surnomme « mon chez moi » maintenant, j’avais l’impression de vivre plusieurs vies par jour. C’était un rythme normalement pas vraiment adapté à mon état de santé mais j’avais trouvé mon rythme de croisière et je savais m’arrêter quand il le fallait. Un jour j’allais à mon stage, je rentrais manger un morceau à la maison et occasionnellement faire une petite sieste avant de décoller à 21h30 environ pour 3h de salsa. Un autre jour j’allais à mes séances de crossfit plutôt qu’au cours de salsa. Je dormais en moyenne 6h par jour mais mes activités du soir me fatiguaient tellement que je dormais comme un bébé. Je me sentais en forme et je ne m’étais jamais sentie aussi dynamique auparavant.
Pour tout vous avouer au départ l’inscription au crossfit avait pour but de me faire perdre du poids. Je m’étais même achetée des vêtements à porter quand j’aurais atteint mon objectif. Mais au fur et à mesure des heures que je passais là-bas j’étais simplement motivée par l’idée de me sentir bien après avoir fait ces efforts intenses. Je ne suivais pas de régime à côté, je peux même dire que j’ai vécu une belle histoire d’amour avec les Timbits (délicieuses beignes), Thaï Express (riz frit) et l’extase de St Hubert (caramel au beurre salé), sans oublier les kebabs d’Amir. Donc je ne vais pas vous mentir, je voyais toujours mes kilos en trop et ma peau flasque mais cette idée ne suffisait pas à atténuer la bulle de bien-être que j’avais réussi à me créer grâce à mes activités. Je me sentais en vie et c’était l’essentiel.
A la salsa, je dansais et rigolais (pas mal avec les vieux, mes préférés, ils ont l’expérience!). Je ne sais pas ce que ça donnait vu de l’extérieur mais à l’intérieur de moi c’était la fiesta. J’étais joyeuse, je me sentais sexy, j’apprenais vite et j’avais droit à des compliments. Que demander de mieux ?! Ah si, un partenaire particulier et je l’ai trouvé !:) Un rêve de plus exaucé. Et vous savez pourquoi je l’ai trouvé ? Parce que j’étais à l’aise avec moi même donc j’ai osé l’aborder. J’ai même osé l’inviter à danser en me convaincant que si je ne le faisais pas j’allais le regretter. On est au 21 ème siècle, plus besoin d’attendre que les hommes fassent le premier pas (se dit-elle pas convaincue du tout). Bref j’ai bien fait. J’ai profité au maximum de nos discussions, de nos freestyle et de notre dédain vis à vis du cours de danse. On a finalement fini par travailler des pas qu’il trouvait sur internet. Ce gars là fait parti d’une de mes plus belles rencontres et c’est devenu une de mes références parmi ceux qui savent dévorer la vie à pleines dents. Il m’a donné envie de faire la même chose.
Au niveau de ma vie sociale j’étais heureuse même si j’aurais souhaité faire la connaissance de plus de locaux. Mais j’ai eu mieux, je me suis faite une nouvelle amie très chère à mon cœur. Elle c’est the cherry on the sunday) sur ce voyage. Gaie, motivée, toujours le mot qu’il faut, couteau suisse, une bonne conseillère, une bonne oreille, pétillante. Tout le monde devrait avoir une amie comme ça dans sa vie. Je n’aurais pas pensé qu’on s’en fasse encore après avoir quitté les bancs de l’école mais la vie m’a prouvé le contraire. Tous ces excellents moments que j’ai eu l’occasion de passer ont été possible car j’étais ouverte aux autres. Je n’avais pas envie et pas le temps de ressasser de mauvaises pensées ou de me dénigrer. Voilà ce que tout le monde devrait faire. J’ai fait un atterrissage dans mon monde intérieur de oui-oui et ça fait du bien.
Au niveau image de soi, il faut dire que les magasins et la population de là-bas m’ont pas mal aidé à me sentir mieux. Il y a plus de tailles proposées et les styles sont variés. Il n’existe pas de mode pour femmes rondes contrairement à ici. Dans le Forever21 de Montréal on trouve des vêtements actuels pour une gamme de tailles large. D’autres enseignes faisaient également mon bonheur : Garage, Simons, Dynamite clothing, Urban Planet, l’Aubainerie … De quoi ne pas se sentir exclue du monde de la mode. Et je sais aujourd’hui que c’est important pour le moral de pouvoir s’apprêter sans difficultés. C’est une question que je m’étais posée et j’y réponds dans cet article.
Au niveau professionnel, j’étais dans la meilleure équipe qui soit. Une bonne entente entre tout le monde qui facilite la bonne humeur. Une cohabitation avec une clinique qui se passait à merveille.
Grace à cette expérience j’ai mon point de référence quand il s’agit de parler de bonheur vécu. Etre bien dans mon corps et dans ma tête comme je l’étais là-bas. Et ce qu’il y a de magique dans le fait de connaître le bonheur, c’est de pouvoir parfois se replonger dans cet état de bien-être. Vous savez ce qui vous a rendu heureuse, il ne reste plus qu’à essayer de faire en sorte de le retrouver, de le recréer. Depuis mon retour je n’ai pas eu que de beaux jours mais ceux qui l’ont été sont ceux durant lesquels j’ai mis en application ma façon de penser et d’être « made in Montréal ». Le sourire, le positivisme, l’appréciation des petits moments de bonheur, des instants partagés avec ceux qu’on aime, ceux qui nous enrichissent ou ceux qui nous font du bien. Les beaux jours existent lorsque l’on sait me faire sourire ou rire, lorsque je me fais passer en premier, lorsque je me rapproche de mes objectifs et lorsque je réalise que le bonheur est à porté de main.
Et vous, avez-vous connu le bonheur ? Etes-vous prête à vous l’accorder ?
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