Cette année a été l’année de la libération pour mon corps. J’ai eu beau traverser des moments très durs, ce que j’en retiens c’est que je n’ai malgré tout pas cessé mon combat sur mon bien-être et mon épanouissement personnel.
Plusieurs shootings photos* que j’ai fait m’ont aidé à avoir confiance en moi, un peu plus à chaque fois.
Les années galères
J’ai toujours été la fille très mal à l’aise dans son corps et pourtant certaines photos de ma jeunesse montrent l’inverse. Je n’avais aucun mal à mettre des jupes, à laisser un peu de mon ventre à l’air ou à porter des tenues près du corps. Malgré ça, j’étais la copine qui vous demandait de l’accompagner jusqu’au bord de la piscine ou de la mer. Tout ça pour récupérer mon paréo pendant que je me dépêchais d’immerger mon corps afin que personne ne le voit. La pote relou quoi ! Cette honte était terrible à vivre. Il ne fallait pas qu’on aperçoive ma graisse bouger, mes cuisses qui se touchent parce que je ne faisais pas une taille 38. C’était LA taille à atteindre pour être une fille normale. Le chiffre 40-42 sur mes pantalons était traumatisant et Dieu sait que j’en ai porté des jeans taille 40, sans pouvoir réussir à bien bouger. Courir après le bus aurait été impossible. Et si j’avais fait tomber mon porte-feuille, je crois bien que j’aurais été obligé de l’abandonner.
Maigrir, une spirale infernale
Je n’ai aucune idée d’où me venait cette envie d’être comme tout le monde, mais il le fallait. Il me semble que je n’avais pas réellement tenté de régime avant l’université, mais après Dukan, les diètes hyperprotéinées Milical, me faire vomir de temps en temps étaient des solutions accessibles. Dukan n’a pas marché longtemps, mon organisme a très vite rejeté le plein de protéines que je lui imposais et en plus je me sentais faible. J’ai un peu mieux tenu Milical. Pour faire passer le shake aux légumes, j’imaginais que c’était une saveur sucrée et onctueuse. Je ne parlerai pas de ma technique pour me faire vomir, mais j’arrivais à me convaincre que ce n’était pas mal parce que c’était pour m’empecher d’avoir une indigestion. Mais au fond, j’imaginais que ce serait des calories en moins de pris et c’est comme si ça me permettait de rentrer dans le cercle des filles minces qui se font vomir. Stupide, mais à l’époque j’y trouvais une satisfaction. Par la suite, j’ai tenté des régimes moins drastiques, mais l’objectif n’était jamais au rendez-vous. Par chance, j’arrivais à peu près à stabiliser mon poids grâce au sport.
Mon ami le sport
Le sentiment d’être active et en forme était euphorisant, mais j’avais toujours ce sentiment d’être trop grosse. Je voulais paraître sexy en bermudas et brassière, sexy en jeans/t-shirt. J’avais beau plaire, je n’étais jamais satisfaite. Ce n’est que depuis quelques années que j’arrête de me mettre une pression de malade. Dans tous les cas vu ma morphologie actuelle si je devais me flageller comme je le faisais avant je ferais une bonne grosse dépression. À la place, je m’exerce à me sentir bien en général.
L’âge de raison
Je ne fais une fixette sur rien hormis mon bien-être. Je n’ai plus peur d’aller au rayon mode grande taille, de devoir porter un jeans 3XL, d’entendre les autres me dire que j’ai grossi ou que je devrais faire attention à mon poids. Tout ça me regarde et si j’ai envie d’être incohérente en voulant manger un burger, mais voir mes cuisses être plus fermes à la fois, c’est mon problème également.
S’affranchir du regard des gens est une chose que je trouve compliqué, mais le plus difficile c’est de s’affranchir de son propre regard. La preuve il y a quelques minutes j’ai eu peur que mon ordi plante sans enregistrer mon texte alors j’ai vite sauvegardé sous le nom « grosse mumu », c’est ce qui m’est venu en premier. Ne dramatisons quand même pas, ça va avec la réminiscence de ce que je vous racontais.
Maintenant, j’essaie d’être bienveillante avec moi un maximum. J’avoue que je n’en suis pas à me baiser la main même si parfois je me dis que je suis bien dans ma peau et que je me trouve belle. Je ne sais pas pourquoi on ne met pas autant d’énergie à s’aimer que ce qu’on met à se critiquer. Ca en devient une honte, un truc de narcissiques de se complimenter. Pourtant la vie serait bien plus agréable si on s’aimait et si on apprenait aux autres à s’aimer aussi. On le fait avec les enfants, je ne sais pas à quel moment on oublie qu’il est important de garder cette bienveillance quand on grandit. La société met une pression de malade pour nous faire entrer dans un moule, c’est vrai, mais ce n’est pas elle qui nous soutient quand on est triste, ce n’est pas elle qui nous met à manger sur la table, ce n’est pas elle qui nous finance les régimes et la salle de sport. Alors pourquoi son avis devrait compter ? Je ne suis pas folle, on ne changera pas d’un claquement de doigts ce que l’on martèle dans la tête de milliers de personnes. Et ce n’est pas le problème le plus urgent à régler. Ce sur quoi il faut travailler c’est nous même. Vous l’avez certainement entendu des centaines de fois, mais un rappel ne fait pas de mal.
Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde disait Gandhi.
Traitons-nous bien, à notre juste valeur, marchons la tête haute et peut être qu’à ce moment la on aura pas besoin de demander aux autres de mieux nous considérer.
C’est bien parce que j’ai plus confiance en moi que maintenant je me permets de sortir sans maquillage, avec mes cheveux naturels et habillée comme si je vivais dans une ville où le mot mode n’existait pas. Et franchement, ça fait du bien !
*Je publierai les shootings dans des articles différents pour vous parler de l’expérience de la séance et de ce que j’en ai retiré.
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